Entre 1842 et 1879, le premier cadastre civil a été réalisé par le géomètre Philippe-Christian Popp. Toutes ces feuilles, commune par commune (avant fusion, bien sûr) sont aujourd'hui numérisées et
accessibles sur le site de la Bibliothèque Royale. De même que les célèbres cartes
Ferraris de 1777 (à vocation militaire). La carte Ferraris avec le Bois de Lauzelle est également
ici.
Et donc, le Bois dit Delterre était un lieu-dit de près de 8 hectares, appartenant pour moitié (l'Ouest) à un rentier d'Ottignies et l'autre moitié à deux agriculteurs. En 1867, notre parcelle a été achetée par le châtelain et Bourgmestre d'Ottignies, Edmond de Marcq de Tiège. En deux coups de quenouille, le château est passé à la famille Thomaz de Bossierre puis à van der Dussen de Kestergat... et c'est à cette famille, le 02 avril 2003, que nous avons racheté le dernier grand reliquat du Bois del Terre. Le reste des 8 hectares est chez
Lhoist, au MET (la 238 et ses abords) et trois petits propriétaires à notre Sud.
A l'époque (circa 1850), notre rue ne comptait que trois maisons. L'actuel 147 (juste à côté de nous), la maison des moines de Clerlande (155) et le 157. Une grande partie de la rue (un domaine qui allait jusqu'au Château de Limelette et toute la propriété actuelle de Lhoist) allait être achetée, au début du XXème siècle, par une riche famille de Bruxelles, les Lefevre. En 1941-43, un industriel bruxellois l'acquiert... et la perd, au sortir de la guerre, condamné pour collaboration économique.
Quasi tout le quartier, à l'exception du Bois del Terre, est "sous séquestre" et il faudra attendre le début des années '60 pour que, rachetées par un investisseur immobilier, Jacques Lemercier, les parcelles soient (et surtout après l'échec d'une première tentative d'un énorme lotissement), cédées à des particuliers qui vont, les uns après les autres, construire les maisons que l'on peut voir aujourd'hui.
Dans les années '80, une seconde tentative de "grand lotissement" échouera, grâce au combat des habitants du quartier. Lhoist reprendra alors toutes les parcelles non construites, à l'exception de petites parcelles sur notre côté gauche et d'autres au fond de la rue qui sont en vente pour le moment...
Côté Est, le Bois de Lauzelle, bien sûr. A l'époque, de grands propriétaires fonciers se partageaient le massif de +/- 200 hectares. Notons, par exemple, la famille La Baume-Pluvinel (héritière des Crombez), qui laissera ses biens aux Pozzo di Borgo... qui les revendra à l'UCL en 1966... à l'exception de 8ha dans le Bois des Quéwées, délaissés par Michel Woitrin, et qui viennent d'être achetés récemment. Vous trouverez
ici l'histoire du Bois de Lauzelle.
A l'occasion, je parlerai du projet de viaduc au dessus de notre rue...
Stéphane
