dimanche, novembre 26, 2006

Fluctuat nec me'gitur


Ceux qui pédalent
Ceux qui vigient (le jour)
Ceux qui surveillent la vigie
Ceux qui parlent à la radio
Ceux qui Bar de l'Estacade
Ceux qui regardent vers l'arrière
Ceux qui nagent en tirant le pédalo
Ceux qui se reposent dans la bouée
Ceux qui réparent
Ceux qui sont à l'usine
Ceux qui partent en reconnaissance
Ceux qui avancent plus vite rien qu'en planant
Ceux qui sont pris dans les remous du mouvement
Ceux qui s'activent dans la salle des machines
Ceux qui obéissent et qui rament
Ceux qui utilisent au mieux les vents dominants
Ceux qui écopent
Ceux qui tableaudeborent
Ceux qui bronzent sur la jetée
Ceux qui lorgnent vers le canot de sauvetage
Ceux qui travaillent sous la coque (la nuit)
Ceux qui sont au bout de la chaîne
Ceux qui gèrent les moussaillons
Ceux qui logistiquent
Ceux qui portevoient
Ceux qui gratouillent sur le journal de bord

Tous ceux-là, et beaucoup d'autres entraient fièrement (...) en faisant craquer les graviers, tous ceux-là se bousculaient, se dépêchaient, car il y avait un grand dîner de têtes et chacun s'était fait celle qu'il voulait...



D'après Tentative de description d’un dîner de têtes à Paris-France (J. Prévert)


(on y trouve notamment le vers "Ceux qui flottent et ne sombrent pas", traduction très approximative du titre du présent post et à quoi on préfèrera "Il est battu par les flots mais ne sombre pas", la fière devise de Paris)





1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ceux qui roule à pied