lundi, septembre 18, 2006

Au bout du fil

Douze adultes (dont une étudiante), 15 enfants, des réunions à tire-larigot (mais quelle est l'origiiiine ?), des informations en pagaille, des rendez-vous, le chantier, la nuit, le jour, le boulot : ça file dans tous les sens.

Au début, tout était simple, bonheur et volupté. Les trois familles fondatrices étaient en cheville dans la même école, à faire le pied de grue matin et soir dans le pavillon des maternelles. A l'époque (début 2002), une famille n'avait pas de GSM et une seule disposait de l'adsl à la maison. C'est dingue quand on y repense...

Et puis on a créé un petit site sur Affinitiz.com, pour présenter nos bouilles et nos idées lorsque nous avons recruté deux familles supplémentaires.

Nous sommes alors passés à cinq. Dont une famille hors école. Une réunion plénière et hebdomadaire, parfois deux, voire trois si un groupe de travail devait avancer. Le mail s'est imposé, massivement. Avec des centaines de page de PV, de documents, de listes Excel... Comme la plénière changeait de lieu chaque semaine, le covoiturage s'est mis en place et avec lui le sms.

L'heure de gloire du texto boisdelterrien, c'est en septembre 2005, quand Julie et Stéphane racontaient aux autres du groupe le conseil communal à qui une demande de voirie était soumise.

On s'est essayé au tchat. Par exemple, la veille de l'achat du terrain, quand une famille cherchait 18.000 € pour faire l'appoint.... Extrait de la dernière minute...

svde > Jack (que je viens d'avoir en ligne) peut sortir 2000 + 2500 avec une carte de credit
lau-jb > Nous les 3000 c'est aussi avec une carte de crédit
lau-jb > Bon on essaie comme ça?
svde
> bon , Jibe prends un carton de bière et fais un peu l'addition de toutes ces petites rivières
lau-jb > Nous 13000
lau-jb > Sven 3000
lau-jb > Jac 2000
lau-jb > Jyv 1000
lau-jb > et on ne casse pas la tirelire des filles
lau-jb > Qu'en pensez vous?
lau-jb > Coté avances même si la banque refusait de rembourser les potes
lau-jb > sachez que les parents sont prêts à nous prêter
lau-jb > mais demain c'est pas facile
lau-jb > Papa a Paris
julie.yves > on recalcule et on peut monter à 2000
julie.yves > il faut y arriver...on y arrivera!
svde
> Bon ... je viens d'avoir Cécile en ligne (ça sert l'adsl) : c'est Bruno qui dort sur le matelas de fric donc Cécile ne peut rien dire... Demain à 9h on se téléphone, on chatte et on fait le point.
svde
> Jac me rappelle dès qu'il est rentré et qu'il a vérifié ses comptes
lau-jb > ok mais je crois qu'on y est

julie.yves > ok pour demain matin... histoire de savoir ce qu'on amène comme fric...

julie.yves > bonne nuit à chacun... restons frais et dispos...

Finalement, JB a déboulé le lendemain à la dernière minute dans l'étude du notaire. On a bourré ses poches d'enveloppes et le compte était bon.

Innovation suivante : le skype. Pas concluant. Avec cinq familles connectées sur six, cela frôlait la foire d'empoigne. Les lignes sautaient, la plupart d'entre nous étaient très indisciplinés. Finalement, le jour où les enfants ont utilisé le matos pour organiser leur week-end, ils s'en sortaient mieux que nous.

Et puis Google a débarqué avec tous ses produits dérivés. Depuis un an, tous les messages multilatéraux sont archivés sur Gmail et ça c'est vraiment confortable. 1100 mails à ce jour et la possibilité de repêcher l'info, le plan, le devis où et quand on veut. Dans le même genre, notre journal de chantier est tenu au jour le jour via un fichier collaboratif sur writely.com.

Et puis, de temps en temps, à la fin d'une réunion, des regards se croisent et on se surprend même à parler aux uns et aux autres, sans tapoter compulsivement avec les doigts, sans replacer l'oreillette, sans reply all et autre download.

Mais il est tard monsieur, il faut que je rentre, monsieur, chez moi...
- steph.

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Dans la cathédrale de Rouen se trouvait une très lourde cloche nommée 'La Rigaude'. Elle était extrêmement difficile à mettre en branle et à faire sonner.
Ses sonneurs étant très vite assoiffés par l'effort intense à fournir sur les cordes, ils devaient vite boire 'à tire la Rigaude', qui se serait ensuite transformé en tire-larigot.

Bois del Terre a dit…

Alternativement, née dès la fin du XVe siècle de l’association du verbe "tirer" (sortir un liquide de son contenant), et du nom "larigot", sorte de petite flûte, cette expression était à l’époque principalement associée au verbe "boire". "Boire à tire larigot" était donc pour les buveurs une incitation à faire sortir le vin des bouteilles comme on faisait sortir le son de l’instrument. -- www.linternaute.com

Bois del Terre a dit…

Et pour ce qui est du grand Jacques, c'est dans "Ces gens là". A+ -- Jacques del Terre